Début 2006, l’AD Isère Drac Romanche a fait procéder à un diagnostic géotechnique de la digue rive gauche du Drac, entre le Rondeau et le seuil fluvial de l’ILL. Accompagné de sondages, ce diagnostic a mis en évidence - sur la commune de Fontaine - un risque de glissement mécanique et un risque important d’érosion interne en cas de mise en charge de la digue pendant une crue. En d’autres termes : la circulation de l’eau et le déplacement de matériaux dans le corps de digue pouvaient provoquer un phénomène de « renard hydraulique », puis une rupture de l’ouvrage de protection. L’étude menée en septembre 2007 avait confirmé ces risques et la nécessité de conforter l’ouvrage.
En parallèle, dans le cadre du projet Pic Urban mis en œuvre par la Métro [1], des accès à la digue et des cheminements piétonniers parallèles aux pistes cyclables existantes sont implantés depuis deux ans en aval du Pont du Rondeau. Dans le secteur fontainois où la digue s’est avérée fragile, la Métro projetait de réaliser deux rampes d’accès : l’une au niveau de la rue du Rachais et la seconde au niveau de la rue des Buissonnées. Les deux maîtres d’ouvrage ont donc saisi l’opportunité de réaliser leurs travaux conjointement, durant le second semestre 2009. Mise au point par Sogreah, la solution technique retenue a permis de concilier les impératifs de protection contre l’érosion interne et le projet d’aménagement urbain et paysager.
Des gabions
Le chantier de confortement concernait les 500 m de la digue de rive gauche du Drac situés entre la rue Aubert à l’amont et la rue du Charmant-Som à l’aval (au niveau du seuil ILL). Compte-tenu de la présence d’ouvrages dans le corps de digue (ligne 63 kV, saumoduc ...), aucune intervention n’a été programmée sur la digue existante. En pied de talus de digue, le confortement a ainsi été réalisé par un soutènement en gabions de même type et de même aspect que ceux déjà posés par la Métro en amont (Seyssins, Seyssinet-Pariset, et Fontaine) : treillis en acier soudé et galvanisé, remplissage en pierres appareillées.
L’emprise des ouvrages est restée très proche de l’emprise de la digue avant travaux. En vue de se protéger contre les phénomènes d’érosion interne, le talus de digue a été décapé sur une épaisseur de 50 cm. Puis, un géotextile drainant y a été posé, avant la mise en place, entre le parement arrière des gabions et la crête de talus, d’une « recharge » constituée de matériaux drainants. Les rampes d’accès longitudinales ont, elles aussi, été aménagées le même principe, participant de ce fait au renforcement de la digue.
[1] Métro : Communauté d’agglomération Alpes Métropole.